Déjà une cinquième édition pour TruMontreal. Bravo à Sandrine Théard et à tous ceux qui ont mis l’épaule à la roue au cours des dernières années (certains sont sur la photo). Pour ma part, j’ai eu le plaisir de participer aux 5 éditions et de voir en quelque sorte l’évolution des idées et des questions. L’objectif de cet article n’est pas d’offrir un résumé – d’autres l’ont fait – mais d’apporter mon regard externe en tant qu’outsider à tous les recruteurs présents.

Habitués de l'événement phare pour les recruteurs (TruMontreal 2016)

Crédit photo @Maël Magat

Mon impression est que certains sont en attente d’une révolution copernicienne, alors que d’autres semblent seulement aspirer à des mini-changements pour préserver le statu quo.

Révolution copernicienne ?

Sans aller dans les détails historiques, disons qu’il y a eu un avant et un après Copernic. (si ça ne vous dit rien, wikipedia en parle ici).

Au départ, une idée nouvelle qui renverse la conception du monde: la Terre tourne autour du Soleil (et pas l’inverse). Bang!

Évidemment, ce n’est aussi simple. Il s’est écoulé plusieurs années. À débattre. À convaincre. À prouver. Deux clans se sont opposés et ont argumenté à n’en plus finir… jusqu’à ce que les preuves viennent corroborer les intuitions.

L’idée qui divise les recruteurs selon moi

Chaque année au TruMontreal, j’ai l’impression de revivre cette dualité dans l’assistance. D’un côté, ceux qui sont contraints – par leur entreprise ou leurs croyances – à essentiellement préserver le statu quo. De l’autre, ceux qui sentent que tout va changer, chaque nouvelle technologie nous rapprochant de ce moment tant attendu. En expliquant cette perception ainsi, vous comprenez de quel côté je suis 🙂

Ce sentiment a toujours été présent à chaque édition de l’événement. Certaines fois, c’était beaucoup plus fort, comme lors de l’atelier sur le Big Data co-animé avec Jean-Baptiste Audrerie en 2013. J’avais d’ailleurs écrit un article à ce sujet.

Et bien, j’ai ressenti la même chose lors de la session sur la réalité virtuelle de la 5e édition. J’écoutais les gens parler et je ne pouvais m’empêcher de répéter dans ma tête: « ils parlent comme s’ils étaient infaillibles, comme si le processus de recrutement était parfait ».

Je me suis dit: « quelque chose les empêche de pousser le débat plus loin ». Quelle est cette idée invisible qui divise? Celle toujours présente qui, tel un frein, empêche de laisser libre cours au monde des possibles? Qu’elle est LA révolution copernicienne qui pourrait transformer le recrutement en profondeur?

Et voici celle qui m’est venue en tête:

Le recruteur est la meilleure personne pour sélectionner le meilleur candidat.

Qu’on entend à gauche et à droite sous les formes suivantes:

  • Aucune technologie ne pourra nous remplacer complètement
  • Nous sommes les mieux placés pour trouver le meilleur candidat disponible
  • Nous pouvons déceler des choses qui clochent
  • Nous devons aider le gestionnaire car il n’a pas ce que ça prend pour recruter
  • Nous validons le « fit » du candidat avec la culture de l’entreprise

Mon objectif ici n’est pas de dire si c’est vrai ou pas. Plutôt de poser la question: et si c’était faux ? Alors allons-y.

Les recruteurs ne sont pas les meilleures personnes pour sélectionner le meilleur candidat

Cette affirmation libère les questions suivantes:

  • pourquoi devons-nous sélectionner? Et qui sélectionne qui?
  • quelles sont les tâches/étapes ou le recruteur apporte le moins de valeur? Et le plus?
  • si le recruteur ne pouvait travailler qu’une heure par jour, sur quoi concentrerait-il son temps ?
  • qui devrait être la meilleure personne pour sélectionner (et qu’est-ce qu’il lui manque) ?

Et plusieurs autres.

Vous avez envie de réagir? Merci de commenter et j’ajouterai les idées au fur et à mesure. Certaines pourraient faire partie d’un prochain Tru qui sait ?

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