Efficacite-versus-importanceJ’aime les quadrants.  Pas nécessairement parce que je suis cartésien, mais parce qu’ils me permettent de valider mes intuitions.  Dernièrement, j’ai fait la réflexion de l’importance versus l’efficacité.  Cela m’a permis de faire ressortir un élément crucial selon moi, soit l’effet pervers d’être efficace.  Ça vous intrigue ?

Importance et efficacité

J’ai déjà parlé de l’importance sur ce blogue (Prioriser l’importance sur l’urgence, 8 questions pour déterminer si vous travaillez sur ce qui est important).  Lorsque l’on prend pleinement conscience du fait que le temps est limité, savoir déceler rapidement ce qui est important de ce qu’il l’est moins est un levier inestimable.

Quant à l’efficacité, il s’agit d’une notion connue, louangée à gauche et à droite, que ce soit en entreprise ou dans notre vie personnelle.  Je dirais même qu’au cours des dernières années, il y a une course à l’efficacité individuelle.  Pour bien paraître.  Personnellement, je crois désormais qu’il n’est pas nécessaire d’être efficace dans tout.

Qu’arrive-t-il lorsqu’on jumèle ces 2 concepts ?

Tout d’abord, nous obtenons le quadrant cible, soit celui où nous sommes efficaces et nous travaillons sur ce qui est important.  Il me semble que c’est dans le livre Good to great que j’ai lu la première fois sur ce sujet.  L’état de flow, si je me souviens bien.

À l’autre bout, nous avons le quadrant qu’il faut éliminer, soit celui où nous ne sommes pas efficaces et nous travaillons sur des choses qui ne sont pas importantes.  Habituellement, à moins d’être complètement blasé, nous n’aimons pas cet état.  C’est une bonne chose.  Et ça veut dire que, contrairement à ce que nous pourrions pensé, ce n’est pas là où nous devons mettre nos efforts.

Entre les 2, nous avons le quadrant où nous devons nous améliorer, soit celui où nous sommes moins efficace alors que nous travaillons sur des choses importantes.  Souvent, nous remettons à plus tard.  Le calendrier nous rattrape.  Cela nous pousse vers une culture de l’urgence, de la réactivité.  C’est donc une zone en construction et il faut s’y attarder.

Il reste un dernier quadrant, le plus sournois.  Celui où nous sommes efficaces alors que nous travaillons sur des choses sans valeur.  Il s’agit des tâches que nous avons maîtrisées par le passé et des aptitudes que nous avons développées.

Les gens avec qui nous travaillons s’en rendent compte, consciemment ou inconsciemment, et exploitent gentiment cette faille.  Pour leur bien, rarement le nôtre.  Ce n’est pas méchant, c’est un volet de la nature humaine.  La jonction entre la simplicité et la paresse.  À un niveau personnel, cela peut nous faire sentir bien.  À court terme.

Sans nous en rendre compte, ce qui n’est pas important vient s’insérer dans notre horaire.  À la longue, on ressent un vide.  C’est ça l’effet pervers de l’efficacité.  On perd le focus.

Le ressentez-vous parfois ?  Que faites-vous pour l’éviter ?