J’en parlais brièvement dans mon billet Gérer la formation: viser le transfert de Jean-François Roussel, il y a quatre (4) niveaux de transfert des apprentissages. Cette hiérarchie est adaptée du modèle de Haskell (2001). Celle-ci permet de mieux identifier le type de formation à considérer dans le cadre des besoins de l’entreprise.
Nous pouvons lire dans le livre précité de Jean-François Roussel:
Les quatre niveaux de transfert se situent dans un continuum qui est fonction du degré de différence lié au contexte de réalisation et au contenu de l’apprentissage.
Voici donc rapidement ces quatre niveaux.
1- Transfert de contexte
Par exemple, vous apprenez comment opérer une machine.
Dans ce type de transfert, c’est principalement le contexte de réalisation qui diffère. Le contenu est semblable (la façon de faire), mais l’environnement peut être différent, les conditions peuvent être modifiées, etc.
Cela dit, le niveau d’adaptation est très faible.
2- Transfert rapproché
Par exemple, vous apprenez les bases du logiciel de traitement de texte Word.
Dans ce type de transfert, en plus d’avoir le contexte de réalisation qui diffère, le contenu de l’apprentissage diffère. Ce que vous aurez appris pourra également vous servir pour utiliser un autre logiciel de traitement de texte comme Google Documents ou Evernote.
Encore une fois, le niveau d’adaptation est plutôt faible.
3- Transfert éloigné
Par exemple, vous apprenez comment résoudre des problèmes liés au fonctionnement des ordinateurs.
Dans ce type de transfert, il ne s’agit plus de différences, mais bien de changements importants qui demandent un haut degré d’adaptation.
Vous auriez pu voir les différentes étapes à suivre avec des cas spécifiques communs, créant ainsi une banque de références pour mieux diagnostiquer la cause réelle des différents problèmes qui peuvent survenir.
4- Transfert créatif
Par exemple, vous adaptez une technologie existant dans un autre domaine et vous l’appliquer dans le vôtre.
En plus de changements importants, comme dans le type précédent, il faut tenir compte du transfert d’un nouveau champ d’application de l’apprentissage en lien avec le contenu.
Pour réussir ce transfert, il faut user de créativité, comme dans la pratique de la recherche et développement.
En résumé
Lorsque vous faites votre analyse des besoins en formation, essayez d’identifier à quel point il y aura des différences entre:
- la situation de formation et le contexte de réalisation
- le contenu de l’apprentissage et les besoins qui vous sont propres
Article très intéressant.
Le transfert, dans le domaine de l’apprentissage, est toujours lié à l’acquisition ou le développement d’une compétence. A quel niveau de transfert peut-on valider la compétence d’un apprenant? Merci de me renseigner
Évidemment, plus nous sommes dans un contexte rapproché, plus il est facile de valider la compétence puisqu’il suffit de reproduire ce que l’on a appris.
Pour le transfert éloigné ou créatif, il faut évaluer si la personne a utilisé et peut-être modifié les principes qu’elle a appris. Moins facile à faire, je considère que nous pouvons également valider la compétence d’un apprenant.
Il s’agit de croyance de mon côté que je n’ai pas validées. Probablement que monsieur Roussel pourrait nous en dire plus.