Lors de mes études en génie, il y a près de 15 ans, j’ai appris à questionner, à réfléchir, à concevoir, à travailler en équipe, etc. En somme, beaucoup d’éléments qui m’ont été très utiles par la suite. Mais avec le recul, je constate qu’une chose essentielle aurait dû faire partie du lot : apprendre à réseauter. Les ingénieurs n’échappent pas à cette réalité : la recherche d’emploi et le réseautage sont intimement reliés au Québec.

Cet article n’est pas directement en ligne avec la gestion de projet, mais certains des éléments mentionnés sont valables également pour les gestionnaires de projet.  D’ailleurs, beaucoup d’ingénieurs font le saut vers la gestion de projet à un certain moment donné de leur carrière.

La carrière d’ingénieur

Les emplois à vie n’existent plus et les ingénieurs sont sollicités de plus en plus dans plusieurs domaines. En d’autres mots, la carrière en ligne droite n’est plus la norme depuis probablement une bonne dizaine d’années.

Aussi, un jour ou l’autre, l’ingénieur se trouvera confronté à un choix déchirant : demeurer un expert technique ou accéder à un poste de gestion. Ce changement ne s’improvise pas, à moins de vouloir se diriger tout droit dans un cul-de-sac.

Il est donc essentiel que chaque ingénieur se bâtisse dès maintenant, si ce n’est pas déjà fait, un réseau qui les mènera à la fois vers leurs prochains emplois, mais aussi qui leur permettra de rassembler des équipes performantes.

La recherche d’emploi pour les ingénieurs

Pour les ingénieurs, la recherche d’emploi peut être difficile. Pourquoi ? Parce que l’expertise développée et les connaissances acquises sont souvent propres à un domaine ou une industrie. Pour les employeurs, cela représente un risque : ce candidat, sera-t-il en mesure de s’adapter et de performer dans notre industrie ?

L’une des raisons qui peut amplifier cette crainte selon moi, c’est la fierté que ressent l’ingénieur d’avoir accompli quelque chose d’important, de difficile voire d’impossible. L’ingénierie repousse constamment les limites et ils ont raison d’être fiers de leurs exploits. Sauf que l’accent devrait être mis sur cet aspect transférable plutôt que sur la réalisation elle-même.

Pour améliorer leurs chances d’être sélectionnés, les ingénieurs doivent réunir les 4 éléments suivants :

  • leurs forces et intérêts sous la forme de mots clés
  • leur présentation 15 secondes (en personne)
  • leur présentation 120 caractères (réseaux sociaux)
  • un réseau centré sur leurs objectifs actuels et futurs

Mais pour ce faire, ils doivent au préalable déterminer ces fameux objectifs : où se voient-ils dans un an, cinq ans, dix ans ?

La recherche d’emploi pour les diplômés à l’étranger

Dans le cadre de la mesure Défi Montréal lancée par le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles (MICC), j’ai pu identifier 2 éléments spécifiques qui nuisent aux diplômés à l’étranger, que ce soit avant ou pendant le processus d’embauche :

  • les codes culturels
  • la langue

D’ailleurs, cela est vrai également pour tous les ingénieurs natifs du Québec, car la culture change selon le domaine, l’industrie et même l’entreprise. Je l’ai vécu. Les employeurs se disent : « il n’utilise pas la même terminologie ni les mêmes expressions. Il ne réagit pas comme nous. Lui et mon équipe sauront-ils s’adapter mutuellement ? »

C’est là que le réseautage avec des pairs d’ici et d’ailleurs peut aider et réduire fortement ses mauvaises perceptions. Le questionnement et l’observation permettent d’apprendre des autres au niveau social.

Le réseautage entre ingénieurs et un endroit pour le faire

En 2007, je me suis dit qu’il fallait créer un terrain de jeu pour permettre aux ingénieurs de réseauter entre eux et avec des employeurs potentiels.

Une initiative semblable existait déjà sur la rive-sud de Montréal, mais rien pour la couronne nord. C’est alors que j’ai fondé avec d’autres la Communauté Réseautage Emploi Montréal et Environs (C.R.E.M.E.), anciennement connue sous l’acronyme C.E.L.L. Parmi les participants, il y avait un grand pourcentage de diplômés à l’étranger. La diversité du réseau était assurée, élément essentiel d’un réseau solide.

Certains pouvaient y trouver un emploi. Tous pouvaient développer leur aptitude à réseauter, à peaufiner leur message, à expérimenter leurs tactiques d’approche et surtout à bâtir leur réseau.

Comme le dit Lise Cardinal, experte du domaine depuis plus de 20 ans et auteure à succès, le réseautage est un mode de vie et vous devez développer le réflexe réseau pour obtenir des résultats. Il serait temps que les ingénieurs s’y adonne.