Lors de C2 Montréal à la fin mai, j’ai eu vent d’un événement via une amie: L’IA fait ses classes. Personnellement, autant j’aime l’apprentissage et l’enseignement, autant je déteste la structure de l’école. Tout au long de mon parcours scolaire, j’ai trop souvent eu l’impression d’être sur le frein. L’idée de discuter de l’utilisation de l’intelligence artificielle pour transformer l’école me plaisait bien. Et je n’étais pas le seul.
L’IA fait des classes, l’événement fait salle comble ce matin! #iaedu @SainteAnne1861 @factrymtl @credoimpact pic.twitter.com/v3t3Yym3ht
— Christian Belair (@christianbelair) 18 juin 2018
Ugo Cavenaghi (Collège Saint-Anne) a lancé l’événement en mentionnant la motivation derrière cette première invitation: « Nous voulons réunir les gens du milieu pour créer un mouvement ». Une cinquantaine de personnes ont répondu à l’appel dans les bureaux de La Factry à Montréal.
Le monde du travail change… l’école doit changer aussi
Simon De Baen (GSoft), a ouvert le bal en parlant de son parcours. Si au départ, il tentait de reproduire ce qu’il voyait dans les autres entreprises du même secteur, il s’est rendu compte avec les autres membres fondateurs qu’ils faisaient fausse route. Depuis, ils ont misé sur la culture d’entreprise et cela leur a bien servi.
Il précise qu’au-delà des vacances illimitées, du travail hors-bureau, etc., il y avait la volonté de miser sur le bonheur au travail.
Selon lui, l’éducation mène au travail et celui-ci permet de changer le monde. « Le travail doit être en continuité avec l’école » mentionne-il. Il insiste sur le fait qu’il faut passer de Doer à Thinker, qu’il faut être formé pour ce changement. Les A players ne sont plus uniquement les meilleurs programmeurs. Ils doivent également posséder des soft skills pour travailler efficacement avec les autres.
L’intelligence humaine au coeur du succès de GSoft. L’importance de déprogrammer les habitudes pour innover @debeanes #iaedu
— Valérie Rioux (@ValerieRioux) 18 juin 2018
Faire face à la terreur et au sublime
@Olliver_dyens from @McGill is next at #iaedu pic.twitter.com/F0HJ3tcB2a
— Karine Joly (@karinejoly) 18 juin 2018
Ollivier Dyens (Université McGill) a poursuivi la réflexion en faisant un parallèle avec la venue de l’automobile. Au départ, sans clignotant et avec un klaxon dont une majorité ignorait la raison d’être, l’automobile était dangereuse.
#iaedu « Il faut se donner maintenant un champ sémantique de valeurs face aux technologies (nous l’avons fait pour l’automobile!) – @Ollivier_Dyens, @mcgillu
— Sylvain Desautels (@SyDesautels) 18 juin 2018
C’est sensiblement la même chose pour l’intelligence artificielle. C’est un point de départ. Il cite Kevin Kelly:
Il ne s’agit pas d’une course contre la machine. Une telle course est perdue d’avance. Il s’agit d’une course avec la machine.
La technologie nous a permis de bâtir une maison. Mais désormais, celle-ci se construit et se déconstruit continuellement, partie par partie, alors que nous continuons de l’habiter. C’est l’âge du bouleversement. La technologie est là pour rester et il n’est plus possible d’imaginer notre vie sans elle.
Il faut trouver des nouvelles solutions à de nouveaux problèmes et non utiliser de vieilles solutions pour les nouveaux problèmes. @Ollivier_Dyens #iaedu
— Patrick Valois (@patvalois) 18 juin 2018
La vitesse des changements est de plus en plus grande. Il y a accélération. Cela a un impact inévitable sur les relations humaines et sur le travail. Tout ceci nous pousse à nous définir davantage. Qui sommes-nous?
Sans savoir exactement quand aura lieu la singularité technologique – c’est-à-dire le moment où la combinaison d’intelligences artificielles dépassera l’intelligence humaine – nous avançons de plus en plus rapidement vers une dichotomie: terreur et sublime. Face à cette possible perte de contrôle, le conférencier nous dit:
Le système d’éducation doit prendre acte: éthique, soutien technologique, créativité, questions, etc.
Il a finalement listé 3 possibilités ou idées pour y parvenir:
- miser sur la combinaison humain+machine pour trouver de nouvelles solutions
- utiliser ce qui existe déjà, plonger dans des simulations et éduquer les algorithmes en même temps
- créer un espace où les étudiants sont libres d’explorer (exemple du Building21 à McGill)
Ce qu’il manque le plus au système d’éducation actuel c’est la Beauté. @Ollivier_Dyens #iaedu
— Valérie Rioux (@ValerieRioux) 18 juin 2018
Présentation et vidéo sur le même thème essentiellement si vous désirez en savoir plus.
Paradoxe
Martin Ouellette (Collège Sainte-Anne) nous a présenté le rôle du prof transformé tout en pointant les nombreux paradoxes générés par le système actuel.
Participer à un profil de sortie avec les élèves pour qu’ils puissent bien coexister en complémentarité avec l’intelligence artificielle. @martinouellette #iaedu
— Patrick Valois (@patvalois) 18 juin 2018
Les écoles doivent se transformer.
Les écoles doivent devenir souples, créatives et collaboratives! Tellement vrai! #iaedu @martinouellette
— Aline Boisjoli (@ProfVertaline) 18 juin 2018
Mais comment faire lorsque la structure demande de présenter le cursus et le contenu plusieurs mois à l’avance?
Comment apprendre la collaboration quand la Cote R force à prendre comme ennemi la moyenne? #iaedu
— Sylvain Desautels (@SyDesautels) 18 juin 2018
Bref, comme pour les entreprises qui doivent se libérer pour gagner en agilité, les écoles devront revoir leur structure.
Et si nous parlions d’éducation circulaire?
À la lumière des 3 blocs de la journée (Comprendre, Réfléchir et Proposer), j’ai eu une pensée pour l’économie circulaire.
L’économie circulaire est un concept économique qui s’inscrit dans le cadre du développement durable […] Une telle économie fonctionne en boucle, se passant ainsi de la notion de déchet. Son objectif est de produire des biens et services tout en limitant fortement la consommation et le gaspillage des matières premières, et des sources d’énergies non renouvelables. – Wikipedia.org
L’économie circulaire est une nécessité car les ressources se raréfient. Il faut produire et consommer autrement afin de répondre aux besoins croissants de la collectivité tout en gardant un équilibre avec la capacité de la Terre.
Au niveau du travail, nous parlons de plus en plus de pénurie de ressources et de perte d’emplois. Alors qu’un baby-boomer pouvait passer toute sa vie dans une seule industrie – voire un même poste – la nouvelle réalité des jeunes diplômés est qu’ils occuperont de multiples postes dans de multiples industries tout au long de leur carrière.
En ce sens, la notion de formation continue est désuète selon moi:
La formation continue […] est un processus d’apprentissage qui permet à un individu d’acquérir des savoirs et savoir-faire nécessaires à l’exercice d’un métier ou d’une activité professionnelle. Wikipedia.org
Un concept d’éducation circulaire pourrait miser davantage sur l’apprentissage de compétences transférables avec des délais plus courts, permettant ainsi d’être en phase avec les besoins du marché et les aspirations personnelles. L’intelligence artificielle pourrait jouer un rôle clé en ce sens.
Le premier tour doit se faire à l’école.
Pour voir l’ensemble des tweets de cette journée, visionnez ceci.