J’estime qu’au moins 80% des gens construisent leur réseau d’affaires sans tenir compte de leurs objectifs. Sans compter que la plupart de ceux-ci oublient également de maintenir les liens. Est-ce un problème? Ça le sera le jour où ils en auront besoin. L’image que j’utilise pour mieux comprendre cette réalité est le château de cartes. Le réseau se construit un lien à la fois et prend parfois appui sur les autres liens. Il s’agrandit… jusqu’au moment où tout s’écroule parce qu’une demande était trop importante. J’exagère à peine. Voici 5 raisons qui vous permettront de savoir si votre réseau d’affaires n’est qu’un échafaudage fragile de connections.
La venue des réseaux sociaux facilitent les connections et donnent l’impression que nous avons tous désormais un vaste réseau d’affaires. L’information afflue, nos messages circulent, la vie est belle. Mais lorsque nous en avons réellement besoin, obtenons-nous réellement des résultats ?
J’ai listé 5 raisons qui pourraient vous remettre en question (cela dit, ce n’est pas une obligation).
1. Vous n’avez pas d’objectif d’affaires ou vous bâtissez votre réseau sans en tenir compte
Que ce soit des objectifs à court, moyen ou long terme, un réseau d’affaires doit être bâti en fonction de ceux-ci, consciemment ou inconsciemment. Cela peut être aussi simple que de se divertir ou de s’informer. Ne pas le faire, c’est s’en remettre à la chance (Oui je sais, ça fonctionne. Parfois…).
Aussi, il faut savoir que nous pouvons avoir différents types de réseaux pour différents types de besoins. Il ne faut pas s’attendre automatiquement que chaque réseau répondra de façon égale. La surprise, c’est bien; le désespoir, ce l’est un peu moins.
Surtout, il ne faut pas s’offusquer que les autres construisent leur réseau d’affaires à leur manière.
2. Vous recherchez constamment des opportunités
Certains avancent que plus nous avons de connections, plus nous avons d’opportunités. Cela fait du sens. Cela peut même vous avantager sur les réseaux sociaux parce que les engins de recherche internes favorisent souvent les liens qui nous unissent. Donc, plus je suis connecté, plus j’ai de chance de sortir dans les résultats. Des tonnes d’opportunités…
Sauf que… Plus vous avez de connections, plus vous avez d’informations à traiter. Vous devez vous optimiser, passer en mode diffusion, filtrer, etc. Oui, certaines parties s’automatisent. Mais au final, vous risquez d’obtenir des opportunités qui ne sont pas parfaitement alignés avec vos objectifs d’affaires. Vous tombez en mode réactif ou opportuniste. Vous risques même de frustrer certaines personnes au passage qui n’apprécient pas de se faire passer dans la moulinette.
Si vous savez ce que vous cherchez, ciblez les gens qui peuvent vous aider et aller le chercher. Soyez proactif.
3. Vous collectionnez les liens
Sans attendre nécessairement de résultats immédiatement, vous faites peut-être comme plusieurs: vous ajoutez tout le monde sans distinction. Vous regardez vos chiffres monter et vous êtes satisfaits. Aucun problème de mon côté de faire ainsi.
D’ailleurs, ne dit-on pas que les liens, incluant les liens faibles, permettent d’innover et d’obtenir plus ? J’y crois effectivement, mais selon moi, se connecter à un inconnu et avoir accès à son réseau d’affaires ne fait partie de la définition de lien faible. Ce n’est qu’une apparence.
Dans ces cas-là, plutôt que d’avoir un lien inexistant de deuxième niveau, j’aime encore mieux me connecter directement ou transiter via un lien faible de troisième niveau. Mon conseil: laissez faire l’intermédiaire inutile.
4. Vous utilisez toujours les mêmes contacts
En ayant plusieurs liens faibles ou inexistants, il se peut que vous ayez besoin de transiter souvent par les mêmes personnes. À moins d’avoir une sympathie mutuelle inépuisable, cette situation deviendra assez lourde pour vos contacts principaux. Vous fragilisez votre réseau d’affaires.
Évidemment, bâtir des liens forts qui offrent des bénéfices de part et d’autres, cela demande de l’énergie et du temps. Si vous êtes devenu un as dans la collections de liens, il devient difficile de tous les entretenir. Les raisons 3 et 4 vont de paire, surtout si vous n’avez pas tenu compte de la raison 1 (l’objectif de votre réseau).
5. Vous n’apportez pas de valeur à votre réseau d’affaires
En acceptant une connection, vous acceptez également de faire partie du réseau de l’autre. Cela implique que cette personne pourrait éventuellement avoir besoin de vous. Ce n’est pas une obligation, mais si la relation est uniquement unidirectionnelle, elle pourrait se défaire assez rapidement.
La force d’une connection peut provenir de plusieurs sources: affinité, expertise, complicité, etc. Je ne crois pas qu’elle puisse venir du fait d’être 1 parmi des centaines, c’est-à-dire de n’être qu’un chiffre. Je peux me tromper.
Pour ma part, j’active un lien uniquement lorsque je crois être en mesure d’apporter une valeur ajoutée à l’autre personne, aussi petite soit-elle. Je dose selon la plateforme.
En résumé
Votre réseau d’affaires doit être bâti en fonction de vos exigences, pas celles des autres. En créant des liens mutuellement bénéfiques, vous pouvez garder le focus sur les personnes qui sont réellement importantes dans votre réseau. Le temps étant limité, vous saurez où investir votre temps.
Bonnes observations et bons conseils, Mathieu.
J’ajouterais également que la plus élémentaire politesse demeure, même à l’ère numérique. Il semble qu’on se permette en ligne des comportements que nous ne tolérerions pas en personne. Par exemple: envoyer une demande de contact sur LinkedIn en se déclarant l’ami(e) d’un(e) inconnu(e) et en utilisant le texte générique de l’invitation. Me lancer votre carte d’affaires sans m’adresser un mot (en mentant sur notre relation, de surcroît), ça commence mal une relation. S’agit-il de « web social » ou de concours de rolodex ?
Bon point Josée. Ça me dérange également. Le pire, c’est que j’ai déjà vu ça en réel: une personne qui passait à toutes les tables et déposaient ses cartes de visites par pile.
Ta dernière phrase m’inspire pour un article que je laisse de côté depuis longtemps et qui fait référence aux Pages Jaunes. À suivre…
Merci pour ton commentaire.
Billet très intéressant. Tes conseils sont excellents. Il y a des effets pervers qui viennent avec l’utilisation des réseaux sociaux. Les relations superficielles tombent dans cette catégorie. Dans l’ensemble pour ma part, les relations que j’ai développées et les contacts que j’ai établis jusqu’à maintenant ont été plutôt d’ordre positif. Cela dit, je déteste être sollicité, surtout sur LinkedIn par des gens qui ne font que m’inviter de façon automatique, sans m’expliquer pourquoi ils s’intéressent à mon profil. J’en accepte, mais je fais un suivi et pose la question ‘qu’est-ce qui fait que vous voulez être en relation avec moi?’ Ton billet tombe dans la catégorie :food for thought. Je suis certaine que je vais continuer de réfléchir à tes propos pour un petit bout encore….
Plusieurs personnes qui accumulent des réseaux « énormes » en arrivent à un point où elles ne peuvent plus garder le focus sur ce qui est important: trop d’informations, invisibilité des contacts importants, etc. Elles doivent donc revoir leurs façons de faire. J’aime penser que nous n’avons pas à atteindre ce point pour débuter la réflexion.
Et je suis comme toi, les invitations automatiques me font grincer des dents.
Merci Micheline pour ton commentaire.